Encontré este cuento en un cuaderno que data del 96 o 97. Sin ningún tipo de explicación sobre su origen, si fue alguna tarea o siquiera si es de mi autoría. Así que su existencia es igual de misteriosa que el relato del que trata.
« Dans ma vie j’ai vécu des choses très intéressantes, et très mystérieuses aussi. À mes 27 ans je me rappelle de tout. Quand je parle de mystères je ne fais pas allusion à des soucoupes volantes ou à des fantômes, rien à voir. Je parle de vrais mystères. Voici celui de ma famille.
On habitait dans une petite maison dans un quartier très peuplé, moi, ma sœur, mon frère, ma maman Marguerite et mon père Bernard. C’était une de ses familles traditionnelles où le père travaille et la mère reste à la maison soumise. Et ma maman était vraiment soumise : elle devait servir à mon papa en tout, suivre ses ordres, même si elles étaient idiotes, si non il se fâchait et partait de la maison pour quelques jours, ce qui signifiait ne rien avoir à manger ces jours là parce que l’argent l’apportait mon papa. Je me rappelle qu´un jour il n’y avait rien à dîner parce que mon père revenait de quelques jours de vacances de colère et il avait faim. Il s’est fâché à nouveau et parce que ma mère n’avait pas cuisiné ce jour là (parce que je répète, il n’y avait rien à cuisiner) mon père l’a obligé à mendier dans chaque maison du quartier quelque chose à manger. Ma mère, les larmes aux yeux, a dû obéir.
On était malheureux. Vraiment malheureux. Les plus malheureux du quartier, de la ville, du pays. Mes frères et moi on écoutait presque chaque nuit les discussions de nos parents, où chaque fois gagnait mon père et où chaque fois maman pleurait. Je suppose que les voisins s’en apercevaient parce que maman avait peur de sortir de la maison parce qu’elle disait que les voisins la regardaient d’un aire bizarre, mêlé de dégoût et de pitié. Et on était pauvres. La plupart de l’argent que gagnait mon père servait à son vice : l’alcool. Beaucoup de fois il arrivait ivre à la maison. Et c’est sur une de ces nuits que se situe mon histoire.
Il était onze heures de la nuit et mon père n’arrivait pas. Maman attendait nerveuse assise dans la table à manger à côté du dîner de son mari qui était couvert pour qu’il ne se refroidisse pas. Elle nous avait envoyé à dormir, mais personne ne dormait. On attendait. Finalement, vers onze heures quinze Bernard arriva ivre, naturellement, en criant des gros mots, insultant maman et en lançant tout ce qu’il trouvait. On écoutait le désastre. Maman commença à sangloter et mon père furieux la lança à terre d’un coup de poing. Maman cria et d’un coup, silence. Plus un bruit. Bernard est sorti, on écouta le coup de la porte en se fermant. Mes frères et moi on est sorti voir si maman était morte. Mais non, elle avait juste le visage rouge et pleurait. Au milieu des sanglots elle disait : « Jamais de la vie ! Jamais de la vie !! » Elle le disait avec un ton de tristesse et de rage. C’était la première fois que mon père tapait maman. Et c’était la dernière fois.
La maison était toute détruite cette nuit, et maman avait le visage rouge, mais le lendemain tout était en paix. Comme si rien n’était passé. La maison était en ordre, décorée, très jolie. Et maman était contente, très jolie aussi, habillée comme un de ces femmes qu’on voit à la télé prêtes à partir pour leur travail. Elle avait même un cartable. Elle prenait son déjeuner avec mes frères et avec un homme qu’ils appelaient « papa ». Mais ce n’était pas Bernard. Il était beau, bien habillé, tranquille, et en souriant il m’a dit : « Bonjour mon fils, t’as bien dormi hier ? Viens déjeuner. »
Je ne comprenais pas, « mon fils », il m’a appelé ? Est-ce qu’il est mon père ? C’était comme si Bernard n’aurait jamais existé. Et j’étais le seul. Je cherchais mais il n’y avait aucune possession de Bernard dans la maison. Mêmes ses photos n’étaient plus. Elles étaient remplacées par celles du monsieur. Je ne reconnais plus ma maison, ma maman, ma famille. Mais ils l’appelaient « papa » et maman était contente donc ça ne m’intéressait pas ce qui c’était passé.
Deux mois passèrent. Les plus joyeux de notre vie. Maman ne pleurait plus, elle travaillait, mon nouveau père était merveilleux et on avait de l’argent. On a même parti à la plage toute une semaine ! Un jour j’ai demandé sur Bernard mais tous me répondirent : « Qui est Bernard ? » Ils le faisaient exprès ou ils ne se rappelaient vraiment pas de lui ? Mystère…
Le hic est venu deux mois après. On était tous assis au salon et papa nous racontait des blagues. On riait tous quand la porte s’est ouverte laissant entrer un homme horrible, mal habillé, avec une barbe de beaucoup de mois et qui puait. Bernard. En nous voyant il cria : « Marguerite ! Qui diable est cet homme là ? Espèce de… je m’en vais quelques jours et tu as un autre déjà ? » Maman avait l’air dégoutée et confuse : « Mais qui êtes vous donc ? Sortez de ma maison ! Venir m’insulter comme ça !
- Ta maison ! Quelle ingratitude ! Je suis ton mari, Bernard !
- Mon mari c’est lui ! » cria maman. « Tu veux que je te le prouve ? »
Et il entra dans la chambre de mes parents et commença à fouiller, mes parents essayaient de le faire sortir en lui lançant des choses. Bernard ne trouva aucun de ses habits, ou de ses possessions, et quand il trouva le certificat de mariage il lit : Marguerite et Pierre Dupont. Ce n’était pas Marguerite et Bernard Rousseau. Ébahi il arrêta son ménage et mes parents le sortirent de la maison. Attirés par les cris plusieurs voisins étaient dehors et Bernard désespéré leur demanda : « Vous me reconnaissez, vous ? Je suis Bernard ! Le mari de Marguerite ! » Une femme est sortie de la foule et a crié : « C’est pas vrai ! Pierre est le mari de Marguerite !
- Qui êtes vous ? » demanda un monsieur indigné.
- « Pas possible ! Personne ne me reconnaît pas ?! Je suis Bernard !
- Oui, oui, oui, ça va… » a dit une femme qui retournait chez elle, suivie de tout le reste, et ont laissé seul le fou de Bernard qui s’apprêta à courir vers son travail, à la poste, et commença à crier :
« Voilà ! Je suis revenu ! Vous savez qu’est ce qui je suis ? Ah ! Voilà mon ami François, ça va ?
- Oui, mais, vous êtes qui ?
- François, je suis Bernard. Bernard Rousseau, ton ami depuis le CP ! Comment ça ce fait que tu ne me reconnaisses pas !?
- Le seul Bernard que je connais est mon chien Bernard. Vous, je ne vous connais pas. »
C’était la fin de Bernard. Il regarda même sa carte d’identité. Il n’y avait rien écrit dessus. Il n’existait plus, c’est comme s’il n’était jamais né.
Le lendemain on parla sur un cadavre apparu dans les côtes de la rivière de la ville, mais on parla d’une personne non identifiée qui à la morgue personne ne réclamait.
Je ne sais pas comment ça c’est passé, mais si on doit parler d’une vengeance je pense que ce n’est pas ma maman qui s’est vengée, c’est la vie qui s’est vengée à la place de maman. Mystère… »
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